Le Docteur Jean-Guy Laffont est parti à la retraite.
Il n'exerce plus la médecine depuis le 28/06/2017.
Les troubles du désir peuvent avoir de multiples causes dont les origines sont soit physiologiques c'est-à-dire liés au corps, soit psychologiques c'est-à-dire liés au vécu de la personnes. On sait que la réponse sexuelle humaine se fait en trois étapes : le désir (qui serait d'ordre psychologique), l'éveil et l'orgasme (plutôt d'ordre physique). Si le désir est absent, la suite sera difficile. La libido n'est pas forcément liée à la fréquence ou à la qualité de nos rapports sexuels. On peut dire que les causes sont souvent indirectes : physiques parfois mais surtout psychologiques.
Physiologiquement, la sexualité peut devenir avec les semaines qui passent source d'anxiété lorsqu'apparaissent, par exemple, des problèmes d'érection chez l'homme âgé ou des douleurs durant les rapports suite à un accouchement avec épisiotomie chez la femme.
Si le problème ne se règle pas, le désir aura tendance à s'effacer progressivement. Psychologiquement, les troubles peuvent avoir des causes aussi variées que les problèmes au sein du couple, la dépression, des problèmes liés à la confiance en soi, la peur de ne pas être à la hauteur, une certaine méconnaissance du corps, des sensations corporelles et du fonctionnement de la sexualité. Les interactions entre l'aspect physiologique et celui psychologique sont nombreuses et parfois difficiles à dénouer. Un problème physiologique peut avoir des conséquences psychologique allant jusqu'au repli sur soi, à l'isolement et à la disparition du désir. Inversement les problèmes psychologiques peuvent avoir une incidence grave sur le corps, le désir et la sexualité. Enfin beaucoup de médicaments influent sur le désir sexuel, la plus part du temps en le réduisant. Parmi ces médicament on trouve notamment les antidépresseurs, les anxiolytiques et les somnifères.
La frigidité ou anaphrodisie est l'un des troubles du désir les plus répandus chez la femme. Elle concerne classiquement l'absence de satisfaction sexuelle ou d'orgasme au cours d'un rapport sexuel normal et revêt de multiples formes. Ce trouble de l'excitation sexuelle se manifeste par une absence de lubrification vaginale et de changement au niveau vulvaire. Il peut entraîner des troubles de l'orgasme. On distingue : les frigidités primaires : la femme n'a jamais éprouvé d'orgasme et peut même ignorer la possibilité de celui-ci. Cette frigidité est la résultante de toute la vie de la patiente et de la relation qu'elle a avec son partenaire. Les frigidités secondaires : elles s'installent après une période où l'orgasme existait, elles sont moins bien acceptées. Elles sont le plus souvent organiques.
Chez l'homme, on parle de dysfonction érectile lorsqu'il s'agit de difficultés dans l'obtention d'une érection ou dans le maintien d'une érection. L'érection peut être complètement absente, être insuffisante pour permettre l'acte sexuel ou encore disparaître pendant le coït. Physiologiquement, le problème est localisé dans les 2 corps caverneux, sortes d'éponges situées de part et d'autre de l'urètre. Tout comme une éponge desséchée se gorge difficilement d'eau, les 2 corps caverneux qui ont perdu de leur souplesse avec l'âge ou les maladies ne se gonflent plus efficacement. Les problèmes érectiles sont aussi souvent d'ordre psychosomatique. L'utilisation de pilules ou de piqûres a des effets bénéfiques mais ces traitements ne sont pas une solution au trouble érectile. Ils ne diminuent pas nécessairement l'anxiété de la performance, n'augmentent pas le désir et la satisfaction sexuelle n'est pas nécessairement plus grande. L'éjaculation précoce est la dysfonction sexuelle la plus fréquente chez l'homme. Plusieurs définitions existent quant à la description de l'éjaculation prématurée. En fait, il n'y a pas de notion de durée minimum du coït à proprement parler : une éjaculation prématurée est une éjaculation qui survient trop vite et de façon incontrôlable. L'éjaculation précoce se soigne par des traitements appropriés et personnalisés dont les effets consistent justement à retarder l'éjaculation.
Des traitements sont actuellement à l'étude. Pour l'impuissance : un spray à pulvériser dans le nez qui agirait sur les récepteurs de la mélanocortine et opérerait donc sur le cerveau. Pour l'éjaculation précoce : une molécule appartenant à la famille des antidépresseurs pouvant être prise au coup par coup ou un spray à pulvériser sur le gland qui est actuellement testé.
Le déclin du désir sexuel n'est pas forcément une maladie mais souvent une réponse fonctionnelle et saine face au stress, à la fatigue ou au climat au sein du couple.